lundi 23 juin 2008

Bouton de Manchette (2)


ANNIVERSAIRE ROMANESQUE

«C'est le vingt-trois juin mille neuf cent soixante-quinze et il va être huit heures du soir. Assis devant son puzzle, Bartlebooth vient de mourir. Sur le drap de la table, quelque part dans le ciel crépusculaire du quatre cent trente-neuvième puzzle, le trou noir de la pièce non encore posée dessine la silhouette presque parfaite d'un X. Mais la pièce que le mort tient entre ses doigts a la forme, depuis longtemps prévisible dans son ironie même, d'un W.»


Aujourd'hui, c' est en effet le trente-troisième anniversaire de l'instant I qui contient toute La vie mode d' emploi de Georges Perec, qui s'achève sur ces quatre phrases.
Trente-troisième anniversaire, donc, de la mort de Percival Bartlebooth (mix du Bartleby de Melville et du Barnabooth de Valéry Larbaud), personnage protagoniste d' aquarelliste-voyageur-faiseur-de-puzzles-milliardaire-mysantrope-etc, qui vient à l' instant d' expirer.
C'est le moment précis où, ayant 'retiré' la façade de l'immeuble cis au 11 rue Simon-Crubellier -une rue fictive, mais bel et bien située par Perec dans le 17ème arrondissement de Paris, entre je-ne-sais-plus-quelle rue et j'ai-aussi-oublié l'autre-, on peut voir d'un seul coup d'un seul tous les appartements de l'édifice, avec leurs habitants, leurs meubles, leurs animaux domestiques, leurs décorations...
C'est la seconde exacte durant laquelle se déroule ce 'romans' -tel que l'a sous-titré Perec-, figeant tous les personnages qui peuplent l'édifice dans leurs quotidiennes activités ou, dans le cas de Bartlebooth, leur cessation d'activité.
Un anniversaire fictionnel et romanesque d'autant plus vertigineux si l'on pense aux centaines d' existences ramifiées que renferme cette seconde prodigieuse, donc.

dimanche 22 juin 2008

lesgantsetlestongs (2)


Jeudi 22 juin 1978, Londres-New York

«Londres était si amusant que j'ai dû partir.»

mardi 10 juin 2008

lesgantsetlestongs (1)


QUAND LES DIEUX VEULENT VOUS PUNIR, ILS EXAUCENT VOS PRIÈRES

jeudi 5 juin 2008

Le Club des 5 (1)




Broadcast - Come On Let's Go (2000)

You won't find it by your self
You're gonna need some help
And you won't fail with me around
Come on let's go

I will tell you if you change
And who's been saying things
It's hard to tell who
is real in here
Come on let's go

You know who to turn to
Now everything's changed
Come on lets go
Stop looking for answers
In everyone's face
Come on let's go

What's the point in wasting time
On people that you'll never know
Come on let's go

When you're looking for a friend
But it's empty at the end
When everybody's disappeared
You won't be alone

If you want I'll compensate
If you over estimate
So there's nothing left to fear
You won't be alone
You know who to turn to
Now everything's changed
Come on let's go
Stop looking for answers
In everyone's face
Come on let's go

What's the point in wasting time
On people that you'll never know
Come on let's go






The Coasters - Down in Mexico

Down in Mexicali
There's a crazy little place that I know
Where the drinks are hotter than the chili sauce
And the boss is a cat named Joe

He wears a red bandana, plays a blues piano
In a honky-tonk, down in Mexico
He wears a purple sash, and a black moustache
In a honky-tonk, down in Mexico

Well, the first time that I saw him
He was sittin' on a piano stool
I said "Tell me dad, when does the fun begin?"
He just winked his eye and said "Man, be cool."

He wears a red bandana, plays a blues pianna
In a honky-tonk, down in Mexico
He wears a purple sash, and a black moustache
In a honky-tonk, down in Mexico

In Mexico
All of a sudden in walks this chick
In Mexico
Joe starts playing on a Latin kick
In Mexico
Around her waist she wore three fishnets
In Mexico
She started dancin' with the castanets
In Mexico
I didn't know just what to expect
In Mexico
She threw her arms around my neck
In Mexico
We started dancin' all around the floor
And then she did a dance I never saw before.

So if you're south of the border
I mean down in Mexico
And you wanna get straight,
Man, don't hesitate
Just look up a cat named Joe.

He wears a red bandana, plays a blues piano
In a honky-tonk, down in Mexico
He wears a purple sash, and a black moustache
In a honky-tonk, down in Mexico

Yeah, como est usted senorita
Come with me to the border, south of the border, that is
In Mexico, yeah in Mexico
You can get your kicks in Mexico
Come with me baby, come with me, come with me, crazy, yeah





d!&?A

jeudi 29 mai 2008

Bouton de Manchette (1)



Je savais Jean-Patrick Manchette écrivain talentueux. Ce n’est rien de le dire, et surtout ça ne sert à rien de le dire. Mais, jusqu’à ce soir – et vous pourrez à voter guise me taxer de fleur bleue, ou d’esprit trop bien tourné, me trouver définitivement tellement XIX° siècle – bref, jusqu’à ce jour, je n’avais pas saisi toute la charge érotique contenue dans son titre : La position du tireur couché. La position du coureur entiché, pardon, du tireur couché, donc, était encore pour moi un livre génial, classé dans les polars quoique moins facile à lire au square que ceux de ses collègues plus commerciaux, un de ces objets non identifiés de la littérature, quelque part entre Dashiell Hammett et Jean Echenoz. Mais depuis ce soir, La position du tireur couché, c’est tout un programme, et Jean-Patrick Manchette n’est plus cet écrivain talentueux. Non, ce soir il est L’HOMME IDÉAL. Ah bon ? Me direz-vous. Et pourquoi ça ? J’entends même mes copines ricaner que jusqu’à présent c’était plutôt George Clooney (en tenant compte du fait que de la liste des possibles j’exclus naturellement mon mari, qui étant là et bien là, ne peut en aucun cas prétendre à l’idéal). Jean-Patrick Manchette l’homme idéal. La faute n’en est pas à mettre sur le compte des quantités ahurissantes de gingembre que j’absorbe quotidiennement depuis que j’ai arrêté de fumer. L’explication est bien plus simple : c’est que je viens juste de voir, dans un article paru sur lui à l’occasion de la publication de son Journal (Gallimard 656 pages, 26 euros, soit un peu moins de 0,03 euros la page) une photo de lui. Une photo. Allez savoir pourquoi, je m’étais toujours imaginé Jean-Patrick Manchette petit, trapu et moustachu (!). Et voilà que je découvre un beau gosse tirant sur son clope, dans un face à face pré coïtum avec une sublime machine à écrire que je fantasme être une Olivetti. Il n’est pas aux prises avec les affres de la page blanche. Point de page du tout. La machine est vide, sorte d’insecte sympathique et bleu, le défiant de sa tentacule tendue. Et il est prêt le Manchette. Ça se voit. Il va en découdre. L’inspiration est là, l’excitation aussi. Loin de l’image convenue de l’intellectuel, il a tout du héros antique allant d’un pas sûr à la bataille. Cela suffit à m’enflammer. J’entends les mauvaises langues me répondre qu’une photo ne suffit pas à juger si un homme EST ou n’EST PAS idéal. Peut-être était-il au quotidien casse bonbon, égocentré et difficile à vivre ? Comme tout le monde quoi. Banal. Certes. M’en fous. Il fume, il tape à la machine, il écrit des romans magnifiques, et en plus, il est beau : IDÉAL. Je vous dis.

?A

Ça a débuté comme ça.

Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est ?A qui m'a fait parler.

d!